Mai 2015 - Si le Seigneur tarde...

Dans sa deuxième lettre, l'apôtre Pierre encourage les chrétiens afin qu'ils persévèrent dans leur appel en vue d'un témoignage constant et fidèle au Seigneur. Dans leurs difficultés présentes et peut être aussi leurs doutes, il discerne chez eux une écoute complice à de faux enseignements "des maîtres de mensonge qui introduisent des doctrines de perdition" (2, 1). Ces maîtres de mensonge sévissent à l'intérieur même de l'Eglise puisque l'apôtre précise "ils se délectent de leur tromperie tout en festoyant avec vous" (2, 13).

Une de ces "tromperies" consiste à dire aux chrétiens qu'en définitive rien n'a changé, rien ne change et rien ne changera dans ce monde en dépit de la venue de Jésus et de sa promesse de revenir pour mettre définitivement fin aux ténèbres de ce monde. L'apôtre nomment ces personnes "des moqueurs" (3, 3). Ils disent "Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que les pères sont morts, tout demeure comme depuis le commencement de la création" (3, 4). Leur cynisme semble faire mouche car il touche un point faible chez les chrétiens : un défaut d'espérance. Cette espérance du retour de Jésus qui éradiquera totalement et définitivement le mal de ce monde pour nous faire entrer dans la gloire du monde nouveau.

Quelle est la parole corrective de l'apôtre face au risque de démobilisation voire d'apostasie que peuvent susciter ces mensonges ? comment leur ouvrir les yeux pour qu'ils voient l'horizon glorieux tel que le Seigneur l'a promis ? Trois paroles correctives sont données par l'apôtre :

1) La notion de temps : le temps de Dieu n'est pas le notre, nous appréhendons le temps en lien avec notre humanité et avec nos repères terrestres alors que "pour le Seigneur un jour est comme mille ans..." (3, 8). Vivons dans le sabbat de Dieu, c'est à dire dans le repos de la foi, alors nous ne serons pas comme ces enfants trépignants après une sucrerie mais en paix, dans la confiance que Dieu opère toutes choses selon le conseil de sa volonté et pour notre bien. Un jour nos yeux verront Jésus.

2) La patience évangélisatrice : à l'image de Dieu, nous devons nous armer de patience et considérer non pas nos intérêts immédiats mais ceux de nos contemporains qui, encore aujourd'hui (en 2015 tout comme au temps de l'apôtre) doivent entendre l'évangile car "Le seigneur ne retarde pas l'accomplissement de la promesse... Il est patient envers vous : il ne souhaite pas que quelqu'un se perde mais que tous accèdent à la repentance" (3, 9)

3) L'imprévisibilité : nous sommes assurés que Jésus reviendra instaurer son royaume, alors prenons courage mais ne nous perdons pas dans des calculs d'apothicaire à la Nostradamus pour savoir le jour et l'heure de son retour. On a jamais connu de voleurs qui préviennent du jour et de l'heure de leur arrivée ! Or " le jour du Seigneur viendra, comme un voleur" (3, 10; cf. Lc 12, 39-40)

En conclusion, l'espérance glorieuse des enfants de Dieu c'est le retour de Jésus pas seulement pour le retour en soi mais surtout parce que celui ci inaugurera un nouveau départ pour notre monde si malade. Ce sera un monde nouveau où il n'y aura plus ni deuils, ni larmes, où l'injustice et la violence auront disparu. Un monde nouveau où nous habiterons avec des corps ressuscités, glorieux, un royaume triomphant qui nous accueillera pour une adoration universelle et perpétuelle "Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville. Ses serviteurs lui rendront un culte" (Ap 22, 3)

Que cette espérance illumine et inspire nos jours, que l'actualité et les soucis ne nous détournent pas de cette espérance motivante pour notre témoignage présent. Oui, maranatha, viens, Seigneur Jésus ! T.R.