Décembre 2013 - L'humilité de Noël

Les fêtes de fin d'année, Noël, la Saint Sylvestre approchent, et déjà l'angoisse s'empare de nous. Il y a tant à faire : les menus des repas, les décorations, les cadeaux, les visites aux familles, les vacances, les enfants...ouf ! Tout un tourbillon de lumières, de paillettes, de magasins remplis à ras bord, une surenchère en tout genre. Rien qui nous invite à la retenue et encore moins à la méditation. Vivement le 2 janvier pour se reposer et tenter de digérer au propre comme au figuré.

Alors j'ai envie de dire comme Jésus « venez à l'écart et reposez-vous un peu » (Mc 6: 31) pour méditer sur la leçon de noël : Une grande joie, une fête accompagnée d'un ingrédient essentiel, L'HUMILITE. Non pas une fausse humilité tête baissée et regard morne mais une humilité active, joyeuse qui nous permet de vivre notre appel sans se prendre pour ce que l'on n'est pas. Suivre ce chemin d'humilité c'est suivre le Maître, lui, qui toute sa vie n'a recherché ni la gloire ni les honneurs des hommes mais l'approbation de son Père.

Le Sauveur du monde vient sur terre d'une façon tellement inattendue qu'il faudra un signe pour le reconnaître « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2:12) Jésus ne vient pas de manière à frapper les regards, il faut les indications d'un ange pour trouver le lieu de sa naissance. Sa vie au milieu des hommes commence dans une étable et non dans un palais. L'incarnation se veut humble.

Plus tard le Fils de Dieu attirera à lui les pauvres, les petits de ce monde par sa douceur et son humilité « Prenez sur vous mon joug et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos » (Mt 11: 29). Ceux qui rêvaient de grandeur, de gloire passée en seront pour leurs frais, ils ne reconnaîtront pas le Messie. Les humbles au contraire seront attirés.

Le ministère de Jésus est marqué par l'esprit de service, il est le Serviteur par excellence prophétisé par Esaïe (Es 53), le serviteur des hommes et bien sûr du Père « Tout Fils qu'il était, il a appris l'obéissance par ce qu'il a souffert » (Hb 5: 8). Son humilité est obéissance « C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20: 28). Jésus s'abaissera jusqu'à laver les pieds de ses disciples et donner sa vie sur la croix, ce chemin d'humilité absolue voulu par le Père : « mais il s'est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave, en devenant semblable aux humains ; reconnu à son aspect comme humain, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort, la mort sur la croix » (Ph 2: 7-8) L'apôtre Paul introduit cet hymne admirable par une exhortation radicale « avec humilité estimez les autres supérieurs à vous-mêmes » (2: 3).

Est-ce que je m'intéresse suffisamment à mes frères (mes sœurs) pour me mettre à leurs pieds, pour les écouter et les rencontrer vraiment, pour répondre à leurs besoins avec une question « que puis-je faire pour t'aider ? »

Un moine, Ghislain Lafont, donne une définition originale et percutante de l'humilité : « L'humilité est une certaine communion intérieure à la personne de Jésus, une inclination à lui ressembler, une préférence pour ce qu'il a vécu, une connivence intime avec lui dans le sens du don total. Et, à partir de la personne de Jésus, une certaine manière d'être avec ses frères. » (Des moines et des hommes, Stock, 1975).

Bonnes fêtes de fin d'année !

C.B.