Le Seigneur et ses clins d'œil

Écrire mon témoignage ! Voilà un gros challenge qui m'est demandé. Qu'ai-je à témoigner ? Ma première pensée a été : Rien d'édifiant ! Alors je vais juste me laisser découvrir. 

Je suis une Alsacienne (Mulhouse puis Strasbourg) née en Lorraine (Nancy) de famille Franc-Comtoise (Besançon). Je suis fille du grand Est. Mes parents, fervents catholiques, m'ont emmenée tous les dimanches à la messe depuis tout bébé. Pour moi, Dieu a toujours été une évidence. Toute petite, c'était une certitude : Il existe, Il me voit, Il m'aime, Il sait tout de moi. Il est né en ce monde, II a été un homme, Il a été heureux, triste, malade, Il a eu un métier, des frères et sœurs, des amis, une maman, un père terrestre, des ennemis. Il est mort mais Il est ressuscité. 

Mais à la maison, on ne parlait pas du Seigneur, ni de Jésus, ni du péché, ni qu'il nous a sauvés. On allait à l'église, à tous les offices. Je suivais, avec plaisir, le catéchisme à l'école, une heure par semaine : reliquat de Napoléon et de l'histoire allemande de l'Alsace et la Moselle et au CP, j'ai découvert qu'une copine était "protestante". J'ai demandé à mon père ce que c'était d'être protestant : " Ils croient en Dieu, en Jésus mais pas à la Vierge ni aux Saints". Et moi j'ai compris «Ils ne croient pas que Jésus est né de Marie, que les Saints existent, qu'ils peuvent exhausser nos prières, qu'on peut et doit prier pour nos morts. Ces protestants n'ont rien compris, ils ont tout faux.» 

J'ai été baptisée à 3 semaines, j'ai fait ma première communion, la préparation à la confession, ma confirmation, ma communion solennelle. Solennelle, elle l'a été pour moi. Ce dimanche, j'ai pris en main mon avenir de chrétienne. J'avais 14 ans, le prêtre m'a dit : "Maintenant, c'est toi qui décide de croire en Dieu. Tes parents ne décident plus pour toi, comme quand ils t'ont portée sur les fonds baptismaux. Tu es responsable de celui en qui tu veux croire et comment." Je me rappelle que ça m'a vraiment interpellée et ce dimanche, dans mon cœur, j'ai dit "OUI" à Jésus. D'une façon plan-plan, comme mes parents ? Au début certes, mais dès le lycée ça a changé. J'ai participé au G.B.L. (Groupes Bibliques Lycéens) et j'ai rencontré deux jeunes qui fréquentaient une église du renouveau charismatique. Alors là, ce n'était déjà plus pareil : premier clin d’œil du Seigneur. Mais nouveau couperet de mon père : "c'est du grand n'importe quoi, le pape est contre" Oui, mais moi ça m'a touchée. 

Septembre 1982, rencontre de Ch. (nos maisons sont voisines), qui devient mon amoureux puis mon mari et qui est... protestant à tendance évangélique : pauvre papa. Deuxième clin d’œil. Le premier culte protestant où j'accompagne Ch. et son meilleur ami, est dans une église charismatique et alors là, ce fut violent. Une batterie, des guitares électriques, des chants modernes et cerise sur le gâteau, des chants en langue1. Qu'est ce qu'ils ont ? Qu'est ce qui se passe ? J'ai eu une de ces peurs! J'aurais bien voulu m'enfuir de cette église mais il y avait 10 personnes à ma droite et autant à ma gauche à déranger. Je n'ai pas osé, mais je n'en menais pas large. Troisième clin d’œil. Heureusement, lors du repas dominical, j'ai eu droit à un cours de rattrapage express sur le protestantisme et les évangéliques. Pas sûre d'avoir tout compris ce jour là, mais je pense que Dieu est venu me chercher pour que je puisse mieux lui dire "OUI" par une meilleure compréhension de ce qu'Il est. 

Ch. commence des études de théologie (qu'il ne finira pas) et nous décidons de nous marier à l'église catholique, pour ne pas braquer mon père, avec son ami du Séminaire comme abbé et un pasteur (copain de fac de théologie de Ch.). Mariage œcuménique où nous avons été bénis et non pas nos alliances ! Encore un clin d’œil. Nous nous installons à Strasbourg et nous allons visiter une Église mennonite sur les conseils insistants d'un ami de mes beaux parents, soucieux du fait qu'on ne fréquentait pas d'église. Nous avons été accueillis, avec notre fils T., chaleureusement par des Franc-Comtois : autre clin d’œil. On ne répétera jamais assez, l'importance de l'accueil que l'on fait aux visiteurs. A., notre deuxième enfant a pointé son bout de nez, nous nous plaisons dans cette église de professants2 et la question du baptême ou présentation des enfants se pose. Après une rencontre avec notre pasteur qui nous a bien expliqué le sens du baptême selon la Bible et donc pourquoi il n'était pas nécessaire de baptiser les enfants. Puis nous sommes allés demander l'avis de l'abbé qui nous avait mariés. Et là, surprise, il y a aussi des présentations chez les catholiques ! Enième clin d’œil : les enfants seront présentés à l’Église mennonite et le Seigneur les bénira ainsi. 

Je chemine, je découvre Dieu, mon Seigneur, d'une façon bien différente. Je suis souvent bousculée, déstabilisée parfois, agréablement surprise, rassurée par les études bibliques, les partages. Je retourne au catéchisme. A 45 ans, je suis une chrétienne bien différente qu'à 14 ans mais peut-être, à nouveau plan-plan ? En tout cas, un tsunami à mes yeux, Ch., au chômage depuis de longs mois, trouve du travail à Toulouse. Nous y déménageons avec A. notre benjamin, mais en laissant les 2 grands, nos parents, nos amis de l’Église et ma maison en Alsace. Un crève-cœur pour moi. Seigneur pourquoi ça ?

La réponse à mon pourquoi

Après quelques mois de vie dans notre nouvelle région et de repli sur nous-mêmes, la vie d'une église locale nous manque. Nous cherchons sur internet une Église évangélique et nous en visitons deux avant d'arriver à "La Chapelle". Première visite : accueil super, on nous témoigne un certain intérêt mais sans être intrusif, merci à notre frère P. pour son accueil. Rapidement, nous nous y sentons très bien et nous intégrons le groupe de maison de notre coin, merci aux familles de ce groupe de maison qui nous ont si bien reçus. Nous déposons nos Bibles. Enfin de nouveaux amis, nouvelle Église, nouvelles connaissances et nouvelle façon de vivre en Église : tolérance, bienveillance, nouveaux questionnements, nouvelles réponses et ma communion avec le Seigneur évolue. C'est mieux, c'est bon ! J'ai la réponse à mon Pourquoi d'être si loin de mes racines ? Re-clin d’œil du Seigneur. 

Ce parcours m'a permis de me rappeler comment Dieu a conduit ma vie pour mon bien.

C. D.

1 Des langues inconnues, phénomène appelé aussi "glossolalie" caractérisant les églises pentecôtistes et charismatiques.

2 "Eglise de professant" : caractère des églises qui demandent à ceux qui veulent en devenir membre une profession publique de leur foi, par opposition aux églises dites "multitudinistes" qui ne l'exigent pas.

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Culte

  • Le Dimanche à 10h15

 

  • Adresse : 230 avenue Saint-Exupéry

                  31400 Toulouse

 

  • Métro :  Jean Jaures (Ligne A) ou François Verdier (Ligne B) ensuite Bus Ligne 9 arrêt Tahiti

 

  •  Train : De la gare Matabiau, Ligne 8 arrêt Tahiti

 

  • Rocade Est - sortie 18  direction Pont des Demoiselles

 

  •  Rocade Sud - sortie 20-21 Pont des   Demoiselles