Octobre 2016 - "Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur..."

Marchez comme des enfants de lumière ! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur… Ep 5.8-10

Il semblerait que nous entrions dans des temps troublés, des « jours mauvais » pour reprendre l’expression de Paul (Ep 5.16). Crise économique qui n’en finit pas, la pauvreté qui ne cesse d’augmenter, terrorisme et attentats, avec toutes les peurs et angoisses qu’ils génèrent, défiance à l’égard des institutions et des politiques, montée des populismes, hausse impressionnante de l’utilisation de la démagogie chez les politiciens qui visent le pouvoir, recrudescence des dictatures, transformation du climat, disparition extrêmement rapide et prématurée des espèces animales, désertification accélérée et pénurie d’eau dans bien des parties du monde… La liste serait très longue si on voulait en faire une qui soit exhaustive. D’autant que le pire est à venir. Le corollaire de tous ces phénomènes est la montée des sentiments les moins nobles chez nombre de nos contemporains : méfiance, peur, égoïsme, racisme tenace, exclusion et rejet de l’autre, désignation de certaines catégories de personnes comme responsables des maux de la société, violence, etc. On met le feu à des foyers de réfugiés, on attaque des artisans étrangers, beaucoup ne pensent qu’à bâtir des murs, qu’ils soient physiques ou dans les cœurs, sans compter la multiplication des guerres de plus en plus meurtrières…

En cette époque troublée que nous traversons, que devons-nous faire ? Comment nous comporter en tant que peuple de Dieu, qu’enfants de Dieu?

La réponse à ces questions ne peut se trouver que dans une consécration à Dieu toujours plus grande. Il s’agira pour nous de nous attacher toujours davantage au Seigneur en vue d’accomplir sa volonté ici-bas dans le milieu, la société et l’époque qui sont les nôtres. « Mettez à profit les occasions qui se présentent à vous, car nous vivons des jours mauvais. C’est pourquoi ne soyez pas déraisonnables, mais comprenez ce que le Seigneur attend de vous » (Ep 5.16-17).

Avant toute chose, il est absolument primordial que nous soyons bien ancrés dans notre identité. « Mais nous, nous sommes citoyens des cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses » (Phil 3.20-21). Il est fondamental que nous soyons bien conscients que nous sommes citoyens des cieux, « enfants de lumière », comme le dit Ep 5.8, avec l’exhortation très ferme de « marcher » comme tels, c’est-à-dire de vivre et de nous comporter dans ce monde et notre époque comme des enfants de Dieu. Les deux impératifs exprimés dans les versets 8 et 10 du chapitre 5 de l’épitre aux Ephésiens (« Marchez comme des enfants de lumière ! … Examinez ce qui est agréable au Seigneur ») encadrent une phrase qui nous indique ce que produit la lumière : « Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité ». Tout un programme ! La marche à suivre nous est donnée.

- La bonté : « l’Eternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté » (Ps 103.8). L’Eternel riche en bonté : voilà un thème qui revient tel un refrain dans l’Ancien Testament. Manifester de la bonté les uns pour les autres au sein de notre communauté, nous aimer les uns les autres, voilà le plus grand témoignage à donner au monde qui nous entoure. Avons-nous pleinement réalisé que chacun de nous dans l’église est un racheté, quelqu’un de précieux aux yeux de Dieu ? Il nous est parfois bien difficile de le percevoir. Pour nous y aider, rappelons-nous la réponse que Jésus fit à Paul sur le chemin de Damas : « Qui es-tu Seigneur ? Je suis Jésus que tu persécutes » (Ac 9.5 ; cf. Ro 6.5 qui nous dit que « nous sommes devenus une même plante avec lui »). Si Jésus s’identifie à ce point à ceux qu’il a rachetés et qui souffraient pour leur foi de la main de Paul, cela ne doit-il pas nous interpeller quant au regard que nous devons avoir les uns sur les autres en tant que frères et sœurs en Christ, et partant de là aux comportements à adopter les uns à l’égard des autres ?

Souvenons-nous du plus grand commandement et de l’illustration qu’en donne Jésus avec la parabole du bon Samaritain (Lu 10.25-37). Jésus lui-même a constamment manifesté de la bonté envers les pécheurs, ce que n’ont pas manqué de lui reprocher les pharisiens. Ne ressemblons pas à ces chrétiens qui, tels des pharisiens modernes, passent leur temps à accuser et condamner leurs contemporains. Soyons comme Jésus, manifestons de la bonté envers ceux qui croient en l’Evangile comme à ceux qui ne croient pas ; « … pratiquons le bien envers tous, en particulier envers les frères en la foi » (Ga 6.10). Que ce soit dans nos relations, nos comportements, nos paroles, nos actes, l’aide que nous apportons, notre engagement envers les plus faibles, soyons porteurs de bénédiction.

- La justice : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Mat 6.33). Nous retrouvons là le thème de la consécration à Dieu. C’est le souci de l’éthique du royaume de Dieu. Il s’agit là de la sanctification, qui se vit par rapport à Dieu, « vous serez saint, car je suis saint » (1Pi 1.16, Lev 19.2), et par rapport aux hommes, « que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux », (Ma 5.16). En faisant cela, nous réjouirons l’Esprit de Dieu au lieu de l’attrister (cf. Ep 4.30) et nous rendrons un bon témoignage à nos contemporains.

- La vérité : cette notion de vérité revêt deux aspects. Elle est d’une part liée à ce qui précède et touche donc à la sanctification, « une sainteté que produit la vérité » (Ep 4.24). Elle est aussi liée à ce que les textes bibliques appellent « la saine doctrine », ou « la doctrine de Christ » (2 Tim 4.3 ; 2 Jn 9). Alors que l’église des Galates traversait une période agitée et était influencée par des doctrines menaçant la « la doctrine de Christ », Paul a dit de certains d’entre eux qu’ils « ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile » (Ga 2.14). Veillons donc à ne pas nous éloigner de cette vérité de l’Evangile mais au contraire à nous y ancrer toujours davantage.

Plus que jamais donc, dans ces temps troublés, ayons une conscience de plus en plus aiguë de qui nous sommes et de ce à quoi nous sommes appelés, à cause de ce que nous sommes : manifester des œuvres de bonté, de justice et de vérité.

P.B.

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