Septembre 2019 - Donner à Dieu ce qui lui revient

« Je serai avec toi, lui répondit Dieu. Et voici le signe auquel on reconnaîtra que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple hors d’Egypte, vous m’adorerez sur cette montagne-ci. » (Ex 3, 12)

 

" Serons-nous loués et complimentés pour l'invention de tant de choses précieuses et désirables tandis que le Dieu, qui nous a tout inspiré, sera dépouillé de toute louange ?" (J. Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, Kérygma, 2009, p. 20)

Ce texte du livre de l'Exode est d’une importance capitale. Il est inséré dans l’appel que Dieu adresse à Moïse à la montagne d’Horeb (autre nom pour désigner le Sinaï). Au milieu d’un buisson en flamme mais qui ne se consume pas, Dieu révèle à Moïse le grand dessein libérateur à l’égard du peuple d’Israël et « envoie » Moise pour qu’il soit celui qui dirigera le peuple d’Israël hors d’Egypte (Ex 3, 1-11). Ce qui est frappant dans ce verset c’est que la preuve (le "signe") de l’authenticité de l’appel de Dieu sur Moïse se résume dans cette expression à la fin du verset 12 « vous m’adorerez sur cette montagne-ci. » On peut aussi traduire le verbe adorer par servir ou par l’expression « vous rendrez un culte à Dieu » Cette phrase, Dieu la rappellera à Moise en Ex 7, 16 alors que le Pharaon s’obstine à ne pas laisser partir le peuple d’Israël. Ce signe est donc fondamental, c’est le but ultime de Dieu pour son peuple « Voici le signe… » La délivrance de l’esclavage n’a pas d’autre but que celui de donner au peuple d’Israël les dispositions nécessaires pour adorer son Dieu car c'est cela que Dieu attend de son peuple, c'est sa vocation première.

Le peuple d’Israël est esclave en Egypte et ne peut adorer son Dieu dans ces conditions. Il est asservi et enfermé dans un contexte ténébreux. La servilité est une disposition de cœur qui est à l’opposée de celle que Dieu veut nous communiquer pour l’adorer « en esprit et en vérité » (Jn 4, 24). Moïse sera celui qui conduira le peuple à l’adoration, il sera non seulement un libérateur (la Pâques) et un législateur (la Loi) mais surtout celui qui ramènera le peuple au Sinaï pour que celui-ci rende son culte à celui qui s’appelle « Je suis celui qui est ». Cette finalité, l’adoration, avait été annoncée à Abraham bien avant Moïse (Gn 15, 13-14) et c’est Etienne qui le rappelle aux juifs « Tes descendants séjourneront dans une terre étrangère, ils y seront réduits en esclave… Après cela ils quitteront le pays étrangers et viendront ici même, dans ce pays, pour me rendre un culte. » (Act 7, 6-7). Etienne combine en fait les 2 textes d’Ex 3, 12 et Gn 15, 13s. pour les appliquer à la situation des juifs du Ier siècle à Jérusalem. A ce moment là le temple de Jérusalem, haut lieu de l’adoration, fait la fierté des juifs. Mais Etienne n’en à cure et dans son discours au sanhédrin il fait œuvre de mémoire en démontrant que le peuple n’a pas répondu à l’appel de Dieu donné à Moise concernant l’adoration. Tout au long de son histoire le peuple s’est dérobé à cet appel, il a désobéi et a oublié la finalité de la délivrance de l’esclavage qui était le service d'adoration « vous résistez toujours à l’Esprit Saint ! Vous ressemblez bien à vos ancêtres ! (Act 7, 51-52).

Etienne nous montre ce qu’est la véritable adoration : « Mais lui, remplit du Saint Esprit, leva les yeux au ciel et vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu… » (Act 7, 55). En effet Dieu « n’habite pas dans des édifices construits par des mains humaines » (Act 7, 48). Etienne lève les yeux au « ciel », c'est à dire vers Dieu, là où la Foi tire son origine et se développe, il n’est pas rivé à la terre, le domaine où se construisent les religiosités humaines car le trône de Dieu « c’est le ciel, la terre, l’escabeau » (Es 66, 1-2) où il pose ses pieds. Cette opposition ciel/terre nous parle de l’incapacité pour l’homme d’adorer Dieu si celui-ci ne l’appelle à lui pour le délivrer de l’Egypte et l’attirer à sa montagne « Vous m’adorerez à cette montagne-ci ». Nous ne pouvons aller à cette montagne que parce que le Fils de Dieu est venu lui-même du ciel, qu’il s’est abaissé pour devenir un simple homme pour nous entraîner à sa suite dans cette adoration : « Ecoutez : je vois le ciel ouvert et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (Act 7, 56)

T.R.

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